Cette note propose une addition à la connaissance des Eocithara Fischer, 1883 et une analyse phylogénétique de genres proches. Quatre Eocithara (s.s.) sont nouvellement signalés dans l'Éocène inférieur de l'océan Atlantique (E. (s. s.) mutica (Lamarck, 1803), E. (s.s.) helenae n. sp., E. (s.s.) sp. 1 et E. (s.s.) sp. 2). Trois espèces nouvelles sont décrites : E. (s.s.) rosenkrantzi n. sp. (Thanétien, Groenland), E. (s.s.) helenae n. sp. (Yprésien, France) et E. (s.s.) eucosmia n. sp. (Bartonien, France). Pour la première fois, des protoconques multispirales d'Eocithara sont observées (E. (s.s.) helenae n. sp., E. (s.s.) jacksonensis (Harris, 1896) (Priabonien, USA) et E. (s.s.) submutica (d'Orbigny, 1852) (Rupélien, France)). Cette découverte invalide la distinction entre Eocithara et Harpa Röding, 1798 fondée sur la protoconque (Rehder 1973). De ce fait, une étude détaillée de la téléoconque s'est imposée. Ainsi, 31 caractères ont été testés dans une analyse cladistique incluant Morum Röding, 1798 (une espèce actuelle et une fossile), Eocithara (s.s.) (cinq espèces fossiles), E. (Refluharpa) Iredale, 1931 (une espèce fossile), E. (Marwickara) Laws, 1935 (une espèce fossile) et Harpa (quatre espèces actuelles et une fossile) et Austroharpa Finlay, 1931 (quatre espèces actuelles et une fossile). La matrice a été traitée par le programme PAUP 4 qui a généré trois arbres également parcimonieux. L'arbre de consensus strict suggère que les Eocithara sont plus proches de Harpa que de Austroharpa. D'autre part, une grande congruence biogéographique est observée (les clades austraux étant clairement individualisés des clades téthysiens) et la congruence stratigraphique est évaluée par un MSM (Manhattan Stratigraphic Measure) aux niveaux spécifique et générique.
Mollusca, Gastropoda, Harpidae, Eocithara, Paléogène, homologie, phylogénie, nouvelles espèces