Pour la première fois sans équivoque, les restes fossiles d’un crapaud vert (Bufo viridis s.l.) sont décrits dans la Péninsule ibérique. Ces fossiles proviennent du gisement de Cueva Victoria, un remplissage karstique daté du Pléistocène inférieur (environ 1,1–1,2 Ma) et situé dans le Sud-Est de l’Espagne semi-aride (région de Murcie). Par extension, quelques restes provenant de deux autres gisements espagnols du Pléistocène inférieur : Barranco León D (environ 1,3 Ma) et Almenara-Casablanca 3 (environ 1,1 Ma) sont rapportés avec prudence au groupe B. viridis. Le groupe B. viridis a été précédemment rapporté à l’Ouest de sa distribution actuelle en Europe de l’Ouest (France et Espagne), avec quelques incertitudes dans le Pliocène (Bufo cf. viridis) et aussi, bien que moins probable, dans le Miocène inférieur (Bufo aff. viridis). Comme aucune différence ostéologique n’a été établie à ce jour pour permettre de différencier les diverses espèces nouvellement créées de B. viridis s.l. (ex. Bufo balearicus, Bufo siculus, Bufo boulengeri, B. viridis sensu stricto et Bufo variabilis), aucune relation paléobiogéographique précise ne peut être suggérée pour ces fossiles espagnols. Toutefois, la présence d’une troisième forme de bufonidé durant le Pléistocène dans le Sud de la Péninsule ibérique soulève d’intéressantes questions écologiques sur l’extinction locale du crapaud vert, qui peut être mise en relation avec l’accentuation de la dynamique climatique glaciaire/interglaciaire, ou bien alors avec une compétition avec un autre crapaud Bufo calamita.
Espagne semi-aride, Bufo viridis, Paléobiogéographie, Paléoécologie, Pléistocène