Reconnaissance d'une installation du Protoaurignacien en vallée du Rhône. Implications sur nos connaissances concernant les premiers hommes modernes en France méditerranéenne

Le niveau supérieur de la grotte Mandrin présente une courte occupation attribuable au passage d'un groupe humain postérieurement à 35 000 BP. Ces éléments présentent de nettes affinités avec les séries attribuées régionalement à un Protoaurignacien, actuellement considéré comme la première expression du Paléolithique supérieur dans le Sud-Est de la France, région où le Castelperronien n'est pas représenté. La reconnaissance et la caractérisation d'un faciès de transition, le Néronien non reconnu jusqu'alors, illustre des trajectoires historiques parallèles entre l'arc du Massif central et le sillon rhodanien. Située sous un promontoire rocheux dominant la vallée du Rhône au sud de Montélimar (France), la grotte Mandrin se présente comme un petit abri peu profond ouvert au nord. Sondée dès 1990, elle livre depuis une importante stratigraphie comprenant huit niveaux attribuables à un Paléolithique moyen récent. Au sein du niveau protoaurignacien, les lamelles Dufour rectilignes et de grand module occupent une place prépondérante du système technique. Cette étude permet d'apporter un nouveau regard sur les systèmes techniques protoaurignaciens et élabore une synthèse régionale portant sur les premières occupations du Paléolithique supérieur reconnues dans cette région.