
La paléontologie permet d'explorer dans le temps les innovations générées par l'évolution biologique, mais les taxons paléontologiques peuvent être décrits de façon inexacte par les hommes modernes. Ces derniers font trop souvent référence à des modèles basés sur des données néontologiques qui, plus abondantes que les données paléontologiques, diffèrent aussi par leur degré d'évolution, relativement plus avancé. La récente découverte au Kenya des plus anciens fémurs d'hominidés offre la possibilité d'examiner le mode de locomotion des premiers hominidés en s'affranchissant des contraintes habituelles liées aux modèles phylogénétiques et fonctionnels basés de manière rigide sur les espèces actuelles. Toutefois, il n'a pas été tiré partie de cette opportunité, la structure interne de ces spécimens cruciaux ayant été étudiée et décrite de façon inadéquate. En conséquence, les reconstructions phylogénétiques proposant d'exclure de la lignée conduisant à l'homme tous les hominidés, à l'exception d'Orrorin, ne sont pas étayées. De plus, il est probable que la locomotion des plus anciens hominidés ait été incorrectement appréhendée.
Hominidé, fémur, Miocène, fossile, paléontologie, Afrique, Orrorin, locomotion