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New insights on feeding habits of Kolpochoerus van Hoepen & van Hoepen, 1932 from the Shungura Formation (Lower Omo Valley, Ethiopia) using dental microwear texture analysis

Margot LOUAIL, Antoine SOURON, Gildas MERCERON & Jean-Renaud BOISSERIE

en Comptes Rendus Palevol 24 (7) - Pages 89-122

Publié le 19 mars 2025

Cet article est tiré de la thématique Aperçus d’un écosystème africain au Plio-Pléistocène : la basse vallée de l'Omo en Éthiopie

Habitudes alimentaires des Kolpochoerus van Hoepen & van Hoepen, 1932 de la formation de Shungura (basse vallée de l’Omo, Éthiopie) : apports de l’analyse des textures de micro-usure dentaire

Au Néogène et au Quaternaire, les suidés africains présentent des changements morphologiques dentaires considérés comme des adaptations à des alimentations de plus en plus spécialisées sur les graminées, notamment dans le genre Kolpochoerus van Hoepen & van Hoepen, 1932. Ils tendent à présenter des troisièmes molaires allongées et un certain degré d’hypsodontie, suggérant une consommation croissante d’herbes abrasives. Toutefois, les changements morphologiques les plus importants sont observés plus d’un million d’années après le changement vers une consommation accrue de plantes en C4, telles que les graminées. À ce jour, seules quelques études ont appliqué l’analyse des textures de micro-usure dentaire (DMTA) à des spécimens de Kolpochoerus, qui renseigne sur les propriétés mécaniques de l’alimentation et fournit des informations essentielles sur les pressions mécaniques exercées sur les morphologies dentaires. En outre, aucune ne s’est intéressée à des spécimens de la formation de Shungura (basse vallée de l’Omo, Éthiopie), qui constitue l’enregistrement le plus complet du Pliocène récent au Pléistocène ancien en Afrique orientale. Pour affiner nos interprétations des textures de micro-usure dentaire (DMT) des Kolpochoerus, nous avons développé un référentiel sur quatre genres de suidés actuels ayant des régimes alimentaires contrastés : les herbivores Phacochoerus F.Cuvier, 1826 et Hylochoerus Thomas, 1904, et les omnivores Potamochoerus Gray, 1854 et Sus Linnaeus, 1758. Nos résultats montrent que leurs DMT reflètent leurs différentes habitudes alimentaires. À la lumière de ces résultats, nous avons ensuite étudié les DMT de 68 spécimens de Kolpochoerus de la formation de Shungura et datant d’environ 2,8 Ma à 1,0 Ma. Leurs DMT diffèrent des suidés actuels, mais certaines similitudes avec Phacochoerus sont observées. En lien avec les études précédentes, nous proposons que leurs DMT reflètent une consommation importante de plantes herbacées (graminées ou non), avec des préférences pour les herbacées jeunes et peu abrasives. Néanmoins, si une consommation élevée de telles herbacées est cohérente avec le passage à une alimentation riche en C4 et avec les changements morphologiques, d’autres études sont nécessaires pour mieux comprendre le décalage temporel entre les deux.


Mots-clés :

Abrasion, niche alimentaire, écologie, paléoenvironnement, Plio-Pléistocène, analyse fractale échelle-dépendante (SSFA)

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