L’espèce est l’unité d’analyse de base en paléontologie systématique. Mais, pendant la plus grande partie de son histoire, le sous-domaine de la paléoanthropologie a manqué de tout concept cohérent de ce que sont les espèces fossiles. Les noms zoologiques ont été utilisés de diverses manières à différentes époques, bien que dernièrement avec une tendance à minimiser la diversité au sein des homininés. L’application des techniques moléculaires à l’analyse des premiers Homo sapiens Linnaeus, 1758 des hautes latitudes, et de leurs contemporains, offre une bonne occasion de réévaluer nos approches de la reconnaissance des espèces dans le registre fossile des homininés. Mais il faut admettre que les preuves de l’hybridation entre les diverses lignées ne peuvent pas nécessairement être considérées comme des preuves de la coalescence entre elles, et que les modèles de « flux tressés » (qui militent contre la spéciation) ne peuvent pas rendre compte de la diversité des entités historiquement différenciées que nous voyons parmi les homininés.
Espèce, paléoanthropologie, évolution, homininés, systématique moléculaire, spéciation, évolution tressée