Comptes Rendus Palevol
23 (2) - Pages 31-43Cet article aborde les défis posés par la collaboration interdisciplinaire qui a conduit au récent article de Nature présentant les résultats de l’extraction d’ADN humain ancien à partir d’une canine de cervidé perforée trouvée dans la grotte de Denisova. Nous proposons ici une analyse critique des données contextuelles, qui a un impact direct sur l’interprétation des données génétiques et l’évaluation du potentiel de la nouvelle technique d’extraction de l’ADN pour les études futures. Nous approfondissons la discussion en particulier pour Denisova, seul site qui a produit des données paléogénétiques exploitables. À travers une synthèse des précédentes publications et des données récentes, nous mettons en évidence des incohérences de datation non résolues sur le site, qui nécessitent une explication. Nous soulignons également l’absence d’un cadre théorique approprié pour l’analyse de la dent perforée, le manque d’informations sur sa latéralisation, le sexe et l’âge de l’animal sur lequel la dent a été prélevée, la technique de perforation de la dent, l’usure et l’analyse des résidus, ainsi que la diffusion d’informations erronées sur l’assemblage faunique associé. Nous concluons que des données archéologiques de qualité et leur évaluation rigoureuse devraient compléter les données paléogénétiques afin de créer des récits unifiés, fiables et vérifiables sur le passé humain.
Paléogénétique, perles, objets de parure, grotte de Denisova, Paléolithique supérieur, datation 14C
