Depuis de nombreuses décennies, Šandalja II est considéré comme un site de référence pour la définition et l’étude du Paléolithique supérieur de la mer Adriatique orientale et des techno-complexes associés. Cela est dû à la fois à ses archives matérielles de vaste ampleur et à la présence supposée de certains techno-complexes rares dans la région, tels que l’Aurignacien et l’Épigravettien ancien. Dans cet article, nous présentons deux nouvelles séries de dates C14-AMS (à partir des couches H, E, C/d et A/d) permettant d’évaluer la validité de cette séquence archéologique, ainsi que celle des datations au radiocarbone obtenues précédemment, à la fois AMS et conventionnelles. Les résultats montrent, sans ambiguïté, le manque de fiabilité de la stratigraphie définie lors de la fouille. Une simple déconstruction chronométrique révèle, à tout le moins, que les assemblages de Šandalja II ne peuvent plus être considérés et utilisés comme exemple de l’évolution diachronique au sein de l’Aurignacien et de l’Épigravettien de la mer Adriatique orientale, impliquant une réévaluation des caractéristiques du Paléolithique supérieur Adriatique aujourd’hui définies à partir de l’étude de Šandalja II. Ainsi, Šandalja II rejoint une liste toujours plus longue de sites dits de « référence », mais dont le statut doit être dorénavant reconsidéré.
Paléolithique supérieur, Aurignacien, Épigravettien, mer Adriatique, grotte de Šandalja II, datation radiocarbone, stratigraphie, chronologie