Le Gravettien en Belgique est documenté dans un nombre limité de gisements. Il s’agit en général de gisements de grottes ou d’abris sous roche situés dans le bassin mosan, qui ont souvent fait l’objet de fouilles dès le XIXe siècle, notamment les plus importants d’entre eux. La connaissance que nous avons du Gravettien belge doit énormément aux recherches de M. Otte. Dans les années 1970, cet auteur a compilé, synthétisé et structuré une documentation éparse et bien souvent imprécise et, sur cette base, formulé une proposition de séquence régionale. Les connaissances accumulées au cours des dernières décennies permettent d’aborder certains aspects de ce modèle sous un angle différent, tandis que de nouvelles questions sont également apparues. Cet article a ainsi pour objectif de dresser un bilan critique du phasage de la séquence gravettienne belge, à partir des données chronologiques et lithiques de quatre sites majeurs : Maisières-Canal, les grottes et l’Abri supérieur de Goyet, et la Station de l’Hermitage. Au terme de ce bilan, trois entités sont identifiées. Le Maisièrien et le Gravettien ancien correspondent à des traditions lithiques, dont les aires de répartition s’étendent sur une partie de l’Europe nord-occidentale, et qui sont bien documentées en Belgique grâce à deux sites de référence. Un Gravettien « post-phase ancienne » est aussi détecté, mais uniquement dans des ensembles dont l’intégrité pose question, ou qui sont limités quantitativement. Seule la découverte de nouveaux sites, fouillés avec des moyens modernes, permettra d’en acquérir une connaissance plus précise.
Paléolithique supérieur, Gravettien, Maisièrien, industrie lithique, Belgique