La taphonomie des invertébrés peut fournir des informations importantes sur les processus post mortem qui ont affecté les registres fossiles. Dans la partie orientale du Bassin Pisco, dans le sud du Pérou, une couche riche en Panopea Ménard de la Groye, 1807 qui témoigne d’une histoire taphonomique et diagénétique particulière a été trouvée dans les strates du Miocène supérieur de la Formation de Pisco. Cette couche est riche en moules d’invertébrés cimentés par la dolomite. Les spécimens de Panopea sp., un bivalve endofaunique, se trouvent en plus des représentants d’espèces de bivalves endofauniques (Trachycardium sp. et Dosinia ponderosa [Gray, 1838]) et des bernacles balanidés, qui sont des organismes sessiles encroûtants. Les spécimens de Panopea hébergent des moules composites, témoins d’une abondante faune encroûtante, comprenant des serpulidés, des ?foraminifères, des bryozoaires et des bernacles qui avaient colonisé les surfaces internes des valves avant l’enfouissement final. Nous supposons que des processus rapides de tempête ont exhumé les bivalves vivants et ont résulté en une concentration sédimentologique de coquilles relativement bien conservées. Après la mort des bivalves exhumés, les surfaces internes des coquilles articulées de Panopea, représentant des substrats durs et des environnements abrités sur un fond sableux autrement instable (c’est-à-dire, des « îles benthiques »), ont été colonisées par différents organismes encroûtants. Après l’enterrement final, la dolomite a précipité, cimentant le remplissage sedimentaire des valves. Enfin, une diminution du pH s’est produite à la limite entre la zone de réduction des sulfates et la zone de méthanogenèse, induisant la dissolution du carbonate originel des coquilles.
Biostratinomie, diagenèse, partie orientale du Bassin Pisco, organismes encroûtants, panope fossile, dolomite