Gould a ravivé la mémoire de N.I.Vavilov, victime de Lyssenko, connu en Occident comme martyr du stalinisme mais dont l’œuvre scientifique est ignorée. Savant de premier plan, il a lancé des programmes de recherche appliquée (phytogéographie, répertoire mondial des ressources végétales, collection unique et encore intacte de germoplasmes) et élaboré son oeuvre théorique sur les bases de la sélection artificielle et des rapports immunitaires plante-parasite, le conduisant à formuler sa Loi des séries homologues dans la variabilité héréditaire et des centres d'origine des espèces. Il reconnaît le rôle essentiel de la sélection naturelle darwinienne, mais conçoit que les changements évolutifs peuvent être canalisés par voies prédéterminées et non aléatoires et admet les contraintes internes de l’hérédité. Son héritage est perpétué dans ses Instituts. Ses théories, longtemps tenues à l’écart en Occident, sont maintenant confirmées par la génétique moléculaire et la systématique. S.J.Gould (études sur le gastropode Cerion) est le premier à réhabiliter sa mémoire et à reconnaître la balance entre les contraintes externes et internes de l’évolution.
Séries homologues, variabilité, centres d’origine, dispersion, théories darwinistes, évolution