
De 1965 à 1973, S.J. Gould a publié une dizaine d’articles sur l’allométrie. C’est sur ce sujet qu’il acquit sa réputation de scientifique, et qu’il prit conscience des conséquences des problèmes d’échelle sur l’évolution morphologique. Ces contributions sont d’abord envisagées du point de vue général de la notion d’allométrie, dont l’équation était connue depuis la fin du XIXe siècle. Gould fut marqué par les débats sur la signification du coefficient b de l’équation y = b x k , notamment les contributions théoriques et empiriques de Georges Teissier et du paléontologue Norman Newell (son directeur de thèse) sur ce sujet. Les travaux de Gould sur l’allométrie sont par ailleurs situés dans l’économie d’ensemble de son œuvre. Cinq points sont soulignés : enjeu théorique de l’allométrie du point de vue de la théorie de l’évolution, intérêt de Gould pour les méthodes quantitatives en paléontologie, talent pédagogique, valorisation de l’histoire des sciences dans des textes scientifiques, et critique des idéologies fondées sur l’emploi des statistiques.
Allométrie, évolution, hétérochronie, histoire des sciences, morphologie