Nous présentons ici les résultats de l’étude de la faune de macro-mammifères récupérée dans les niveaux moustériens de la grotte de Llonin. Très hétérogène, l’échantillonnage est constitué de six espèces d’ongulés, parmi lesquelles Rupicapra pyrenaica, Capra pyrenaica et Cervus elaphus, et de sept espèces de carnivores, où prédominent Ursus spelaeus, Crocuta spelaea, Canis/Cuon et Panthera pardus. L’étude archéozoologique et taphonomique des restes détermine une utilisation préférentielle de la cavité dans les niveaux de base comme tanière de hyènes et de léopards. Les Néandertaliens sont également présents au cours de cette phase et agissent principalement sur le cerf et quelques caprins, alors que l’action de l’hyène est essentiellement liée à la consommation de charognes abandonnées par les humains et à l’introduction des restes d’ours. Le léopard transporte les caprins pour les consommer. L’étude de plusieurs coprolithes confirme que l’hyène et le léopard étaient les principaux occupants de la cavité. Grâce aux informations issues de la faune transformée par les humains, à d’autres preuves archéologiques et à l’intervention de plusieurs carnivores dans ces niveaux de base, on peut caractériser un palimpseste d’occupations qui, dans le cas des humains, seraient brèves et sporadiques.
Interactions humains-carnivores, Subsistance des Néandertaliens, Paléolithique moyen, Hyènes, Léopards