Alors qu’aucun consensus ne permet d’établir comment ou quand les caractères morphologiques de la main humaine ont émergé au sein du registre fossile, les récentes découvertes des outils de Lomekwi 3 (3,3 Ma) suggèrent que des hominines anciens étaient capables d’utiliser des prises manuelles puissantes pour tailler et manipuler des blocs de grande taille. Afin d’évaluer les aptitudes préhensiles d’un hominine contemporain, une modélisation musculo-squelettique de la main d’Australopithecus afarensis a été développée. Une étude de sensibilité a montré la faible influence des paramètres musculaires (e.g., PCSA) nécessairement extraits d’espèces analogues actuelles au regard des paramètres cinématiques de l’articulation carpo-métacarpienne 5 et démontrent ainsi la pertinence de cette approche pour l’étude des taxons fossiles. Nos résultats suggèrent également une capacité limitée de la main d’A. afarensis à mettre en contact la pulpe du 5e rayon et la surface d’un objet volumineux. Ainsi, A. afarensis aurait disposé d’aptitudes limitées à produire des forces suffisantes pour la manufacture des outils en pierre du Lomekwien.
Fabrication d’outils, Force de préhension manuelle, Pliocène, Cinquième rayon, Modélisation musculo-squelettique, Dynamique inverse