L’asymétrie de la rigidité de la partie centrale et mi-distale de la diaphyse humérale est estimée sur un échantillon d’humains archaïques et modernes datés du Pléistocène supérieur. Les résultats sont discutés en termes de dominance, de degré d’asymétrie, de dimensions corporelles et de différences sexuelles. L’échantillonnage dans son ensemble présente une claire dominance de « droitiers », avec des fréquences similaires à celles des échantillons actuels (dominance à droite : 74,8 %, à gauche : 15,0 %, résultat ambigu : 10,3 %). Par rapport aux échantillons comparatifs holocènes, le degré d’asymétrie est élevé pour la plupart des groupes, à l’exception de deux petits sous-échantillons, les hommes anatomiquement modernes du Paléolithique moyen et les sujets d’Asie datés de la fin du Paléolithique supérieur. Ce degré d’asymétrie est particulièrement élevé chez les hommes comparativement aux femmes, et l’existence d’une division du travail pour les tâches unimanuelles (plutôt masculines) et les tâches bimanuelles (plutôt féminines) est discutée. Toutefois, une corrélation positive entre asymétrie et taille est observée. Il est ainsi difficile de distinguer l’influence de la division sexuelle du travail de celle de l’allométrie sur nos résultats. L’étude ne montre pas de variation diachronique significative, malgré des évolutions technologiques importantes, et semble ainsi indiquer la persistance de comportements similaires au cours du Pléistocène récent.
Humérus, Néandertaliens, Hommes modernes, Propriétés géométriques de section, Diaphyse