Nous examinons la variation cochléaire, témoin indirect des capacités auditives des premiers homininés ainsi que d’espèces actuelles de catarrhiniens, afin d’évaluer (i) le signal phylogénétique de la longueur externe relative de la cochlée (RECL) et de la surface de la fenêtre ovale (OWA), (ii) le modèle évolutif montrant la plus forte probabilité d’expliquer nos observations, (iii) certaines valeurs ancestrales d’homininés pour RECL et OWA. RECL montre un signal phylogénétique élevé sous un modèle brownien, mais aussi une corrélation étroite avec la masse corporelle. Notre méthode, basée sur un modèle évolutif, présente l’avantage de tenir compte des longueurs de branches (contrairement aux méthodes cladistiques, basées sur la parcimonie) dans un espace phylo-morphologique soulignant une évolution de RECL vers des valeurs significativement plus élevées uniquement au nœud (Homo erectus, Homo sapiens). Nous observons également que les fossiles StW 53 et KB 6067 (provenant respectivement de Sterkfontein et de Kromdraai) représentent probablement une ou deux forme(s) d’homininé(s) de plus petite taille corporelle et moins dérivée(s), par rapport à Paranthropus représenté à Swartkrans.
Cochlée, Homininés, Phylogramme, Évolution brownienne, Australopithecus africanus, Paranthropus robustus, Homo