Chez les primates, le patron de variation d’épaisseur de l’émail est issu d’un compromis évolutif entre contraintes fonctionnelles/adaptatives (écologiques) et mécanismes de contrôle morphogénétique. La majorité des études portant sur l’épaisseur de l’émail des primates concerne les dents permanentes, tandis que le degré de covariation de distribution d’épaisseur de l’émail entre les équivalents déciduaux et permanents reste encore méconnu. Dans cette étude préliminaire, nous explorons le degré de covariation des proportions d’émail entre 25 paires de dm2 et M1 mandibulaires de neuf hominidés actuels et fossiles en élaborant un « indice diphyodonte d’épaisseur de l’émail latéral ». Les résultats ne montrent pas un signal évident, mais suggèrent plutôt des modèles complexes résultant probablement de l’influence d’interactions entre des facteurs variés. De futures recherches sur le sujet devraient tester le degré de congruence du « signal diphyodonte » entre les dents antérieures et post-canines, ainsi qu’entre l’émail et la topographie de la jonction émail–dentine.
Émail, Dm2, M1, « Indice diphyodonte », Hominidés