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La religiosité au Paléolithique

Pierre NOIRET

fr Comptes Rendus Palevol 16 (2) - Pages 182-188

Publié le 30 avril 2017

Cet article est tiré de la thématique Des gènes à la culture

Au cours des phases anciennes du Paléolithique, les indices de préoccupations comportementales distinctes de la technicité, de la chasse ou de l’habitat sont d’interprétation délicate. Mais ils se multiplient du Paléolithique inférieur au Paléolithique moyen, lorsqu’apparaissent les premiers traitements incontestables de défunts et quelques manifestations symboliques, sous forme de coquilles et de colorants ramassés. Avec le Paléolithique supérieur, les documents archéologiques sont plus nombreux et permettent de cerner les considérations spirituelles. Il est alors possible d’approcher le domaine des préoccupations non techniques, extérieures à la subsistance, aux modalités de débitage ou aux systèmes d’emmanchement des armatures. Les œuvres figurées apparaissent, mobilières ou pariétales, dont l’iconographie et l’agencement sont structurés. Les grottes ornées semblent les lieux de pratiques rituelles au-delà du seul acte graphique. Des traces de fréquentation et des dépôts témoignent d’un espace d’échanges possibles entre le monde des hommes et celui des esprits, dans le cadre d’une conception animiste. Dans le domaine religieux, ces données permettent de restituer quelques éléments d’une pensée à caractère mythique, analogues à ceux décrits par les ethnologues et les historiens des religions dans d’autres contextes. Leur étude ne permet pas de retrouver précisément les mythes eux-mêmes, mais d’envisager leur existence et leur fonction structurante dans leurs sociétés.


Mots-clés :

Religiosité, Paléolithique, Mythe

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