La pensée humaine participe à la matière cosmique dont elle constitue le prolongement. La bipédie a favorisé l’emploi d’outils, leur conception et leur utilisation, comme stimulant au développement de la pensée. Le feu a agi comme une arme, physique et métaphysique, contre les contraintes naturelles. Il fut le symbole et l’attribut de cette conquête, et de l’homme défiant les dieux. Les formes créées par les outils furent extraites du néant, puis apportées à l’humanité pour y forger son destin. La flexibilité acquise par la préparation des éclats et par l’emploi des manches témoigne de l’aptitude prévisionnelle et d’une totale autonomie atteinte dans les modes d’existence. Les premières machines, tel l’arc, ont conféré à l’esprit la conviction d’un pouvoir absolu, étendu à la distance et à la vitesse, c’est l’attribut des rois et des dieux. Les modes de vie combinés entre les animaux, la nature et l’homme ont offert des voies de subsistance d’une infinie variété, et autonomes vis-à-vis du déterminisme naturel, imposé par chaque composante, considérée isolément. L’intime relation entre pensée humaine et comportements animaux prend la puissance d’une tradition. Les analogies entretenues entre les coutumes et les gènes requièrent une approche réciproque, encore restée embryonnaire jusqu’ici.
Pensée, Arts, Gènes