Le programme de recherche franco-indien « Siwaliks » explore le Pliocène final de l’anticlinal de Chandigarh (Nord-Ouest de l’Inde) depuis 2008. Ces dépôts de plaines d’inondation sous-himalayennes sont connus pour leur faune de transition plio/quaternaire, notamment celle de la zone Quranwala située dans la formation Masol, qui débute environ 130 m au-dessous de l’inversion paléomagnétique Gauss/Matuyama (2,588 Ma). Près de 1500 fossiles ont été recueillis dans la boutonnière géologique de Masol, rarement en stratigraphie, le plus souvent sur les affleurements en cours d’érosion et, dans ce cas, parfois en association avec de l’industrie lithique (choppers, éclats). Parmi les fossiles, certains présentent plusieurs types de marques (animal, bioérosion et tectonique), mais sur trois os de bovidés, celles-ci évoquent fortement des marques anthropiques intentionnelles. Différentes méthodes ont été appliquées pour décrire leur topographie en France, à Paris, avec la vidéo digitale microscopique 3D Hirox complétée par la microscopie binoculaire au C2RMF (palais du Louvre), ainsi qu’avec la microtomographie infra-millimétrique à rayons X de la plateforme AST-RX du Muséum national d’histoire naturelle. Des expérimentations ont été réalisées en Inde et en France avec des quartzites collectés près des fossiles. La minéralisation des marques est identique à celle du tissu osseux, et la comparaison avec les traces de boucherie expérimentales montre que leurs profils sont typiques d’un tranchant en quartzite. Leur taille, leur trajet et leur organisation spatiale témoignent d’une gestuelle intentionnelle et énergique agissant avec précision, en particulier celle d’un poignet agile accompagné d’un regard qui connaissait l’anatomie du bovidé décharné.
Siwaliks, Plaine inondable sous-himalayenne, Faune de transition plio/pléistocène, Traces de boucheries, Outils en quartzite, Protocole expérimental