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Chondroid bone in dinosaur embryos and nestlings (Ornithischia: Hadrosauridae): Insights into the growth of the skull and the evolution of skeletal tissues

Alida M. BAILLEUL, Catherine NYSSEN-BEHETS, Benoît LENGELÉ, Brian K. HALL & John R. HORNER

en Comptes Rendus Palevol 15 (1-2) - Pages 49-64

Publié le 31 janvier 2016

Cet article est tiré de la thématique Progrès récents en paléohistologie : un hommage à une génération de paléohistologistes français

Présence de tissu chondroïde chez des embryons et des jeunes de dinosaures (Ornithischia : Hadrosauridae) : implications sur la croissance du crâne et l’évolution des tissus squelettiques

Selon les précis d’histologie, le squelette des vertébrés est formé exclusivement d’os et de cartilage. Ceci est une dichotomie erronée, car il existe en fait un continuum de tissus intermédiaires entre l’os et le cartilage. Le tissu chondroïde (TC, ou os chondroïde) fait partie des tissus intermédiaires les plus connus et a été rapporté chez les mammifères, les oiseaux et les crocodiliens. Il autorise (1) la croissance rapide du crâne et (2) le développement des sutures cranio-faciales. Puisque le TC est présent dans le clade d’inférence justifiée (extant phylogenetic bracket) de Dinosauria, nous avons émis l’hypothèse qu’il était également présent chez les dinosaures non aviens. Grâce à une analyse paléohistologique et microradiographique, nous documentons pour la première fois la présence de TC chez des embryons et de jeunes dinosaures non aviens (Ornithischia : Hadrosauridae). Ce tissu a été observé dans cinq localisations : (1) au milieu de travées osseuses d’un surangulaire embryonnaire ; (2) et (3) dans les processus coronoïde et alvéolaires d’un dentaire embryonnaire ; (4) au niveau des symphyses mandibulaires d’un embryon et d’un jeune hadrosaure ; (5) au niveau de la suture fronto-postorbitaire d’un embryon. Dans ces cinq sites, le TC était présent en grande quantité, ce qui suggère un rôle important dans la croissance rapide du crâne des hadrosaures durant leur développement embryonnaire. De plus, la présence de TC dans les aires suturales du frontal d’Hypacrosaurus suggère que ce tissu jouait aussi un rôle dans la croissance suturale, comme déjà rapporté chez les mammifères et les oiseaux. Ceci est un premier pas pour documenter et mieux comprendre les sutures des dinosaures d’un point de vue histologique. Cette étude rapporte la présence de TC dans un clade additionnel de vertébrés. Il est parcimonieux de proposer que le TC présent chez les embryons de poulet, Gallus gallus, chez les embryons d’alligators américains, Alligator mississippiensis, et chez ces embryons d’hadrosaures est homologue et qu’il leur aurait été transmis par leur ancêtre commun.


Mots-clés :

Archosauria, Dinosauria, Hadrosauridae, Tissu/Os chondroïde, Croissance du crâne, Croissance suturale, Évolution des tissus squelettiques

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