L’histoire évolutive des léporidés européens actuels dans les différentes régions de l’Europe occidentale a été fortement dépendante des oscillations climatiques du Plio-Pléistocène. La distinction entre les différentes espèces de lapins (Oryctolagus) et de lièvres (Lepus) dans les gisements archéologiques et paléontologiques pléistocènes constitue une tâche délicate, tant leurs morphologies et leurs tailles demeurent très variables. Dans ce travail, deux espèces de léporidés du Pléistocène inférieur ont été décrites, pour la première fois en France, à partir du matériel du Bois-de-Riquet (Lézignan-la-Cèbe, Hérault). La première est une espèce de lapin, décrite comme Oryctolagus cf. giberti, présentant les caractères similaires à celle retrouvée en Espagne. Cela permet de mettre en évidence sa présence au-delà de la péninsule Ibérique à cette époque. Le second léporidé est un lièvre, dont la détermination spécifique n’a pas pu être effectuée en raison du très faible nombre de restes qui s’y rapportent et de leur caractère non diagnostique. Enregistré dans des gisements du Pléistocène inférieur d’Espagne et d’Europe centrale, la présence de Lepus sp. dans le Sud de la France permet de renouveler nos connaissances concernant leur extension géographique. À cet égard, le Bois-de-Riquet est un site paléontologique de première importance, permettant de discuter de l’histoire évolutive et de l’expansion des léporidés en Europe.
Évolution, Biochronologie, Systématique, Oryctolagus cf. giberti, Lepus sp., Morphométrie géométrique 2D