Le gisement de l’Eocène inférieur d’El Kohol (Algérie) a livré de nombreux restes de Numidotherium koholense, l’un des proboscidiens les plus primitifs et les plus anciens de la radiation de cet ordre en Afrique. Les proboscidiens de l’Eocène supérieur du Fayum en Égypte, comme Barytherium sp. et Moeritherium sp. étaient semi-aquatiques d’après des données des isotopes stables (δ13C et δ18O) de leur émail dentaire. Ces données nous ont conduits à réexaminer le mode de vie de N. koholense . Les analyses des isotopes stables et l’examen des coupes histologiques des os longs révèlent qu’il était plutôt terrestre. Compte-tenu de la position qu’il occupe dans l’arbre phylogénétique des proboscidiens éocènes, l’adaptation à la vie semi-aquatique serait donc développée indépendamment dans différentes lignées de proboscidiens primitifs au cours de leur radiation adaptative éocène. Par ailleurs, ces résultats rouvrent le débat concernant l’hypothèse de l’adaptation semi-aquatique de l’ancêtre des proboscidiens primitifs.
Numidotherium koholense, Algérie, Éocène, Vie terrestre, Isotopes stables, Histologie