Les nouveaux travaux effectués en 2008 au Ranc-Pointu n o 2, grotte située au bord de l’Ardèche, ont permis de faire un bilan complet du remplissage et des vestiges attribués aux occupations humaines de cette petite cavité. Il semble bien qu’au moins une phase d’occupation humaine soit attestée (couche « c »). La plus récente (sommet de la couche « c ») a livré le plus grand nombre de matériel faunique et lithique. La couche « f » à la base n’a livré qu’un seul biface. Le corpus de la grande faune révisée suggère une amélioration climatique de la base vers le sommet, en accord avec les données sédimentologiques. La datation OSL de la couche archéologique (« c1 ») de 145,2 ± 9,2 ka est discutée sur la base des nouvelles données paléoenvironnementales et des industries. Aucun réel désaccord n’est mis en évidence et cette date pourrait donc attester une occupation humaine contemporaine de la fin du Pléistocène moyen (MIS 6). Elle apporterait ainsi la preuve d’une fréquentation humaine des rives de l’Ardèche au Paléolithique moyen ancien, comblant un hiatus chronologique dans ce secteur. À quelques centaines de mètres, les grottes du Figuier ou de Saint-Marcel livrent également des niveaux du Paléolithique moyen, mais ces niveaux sont rapportés à des périodes plus récentes du début du Pléistocène supérieur. Dans le département, seule la base de l’abri Moula-Guercy et le sommet de l’ensemble D de Payre, situés plus au nord, sont connus pour avoir enregistré des niveaux du MIS 6.
France, Paléolithique moyen, Sédimentologie, Micromorphologie, Palynologie, Paléontologie, Archéozoologie, Comportements humains