La formation de Moradi, dans le Nord du Niger, garde un aperçu rare des tétrapodes habitant les régions de basses paléolatitudes de la Pangée, pendant le Permien supérieur. Au contraire de la faune du Karoo, largement distribuée et à dominance de dicynodontes, bien connue dans la Pangée méridionale (à savoir l’Afrique du Sud, la Tanzanie, la Zambie et le Malawi), une récente étude a montré (1) que les tétrapodes de Moradi sont endémiques et (2) que la composition taxonomique de la faune de Moradi est différente de celle de toute autre faune du Permien supérieur. Dans cet article sera décrit le nouveau matériau crânien du cochléosauridé dérivé Nigerpeton ricqlesi. L’assemblage des tétrapodes de Moradi sera aussi comparé à cinq autres assemblages du Permien supérieur, avec des réseaux d’occurrence taxon–localité. Au niveau du genre, la faune de Moradi apparaît comme non connectée à toute autre localité, ce qui souligne sa nature endémique. En revanche, les assemblages de la Pangée méridionale présentent de hauts niveaux de connectivité et un pourcentage bas de genres endémiques (exception faite du bassin du Karoo en Afrique du Sud, ce qui résulte vraisemblablement d’un échantillonnage plus intense). L’auteur en déduit que la faune de la formation de Moradi n’a pas fait partie de la même province faunique prédominante de la Pangée méridionale, mais l’évidence de son lien avec l’assemblage faunique de la formation d’Ikakern au Maroc est actuellement équivoque.
République du Niger, Permien, Formation Moradi, Réseau complexe, Biogéographie