Le venin administré avec les dents est un caractère relativement rare chez les vertébrés. Le caractère semble être hautement adaptif pour la capture de proie ou la défense ; il a été considéré comme une innovation majeure qui a conduit à la diversification des serpents venimeux. Chez les mammifères modernes, le venin oral n’est connu que chez quatre espèces d’Eulipotyphla (qui comprend les solénodontes ou almiquis, les musaraignes, les taupes et les hérissons). La distribution phylogénétique de venin chez les mammifères modernes suggère que l’acquisition de venin a évolué de façon indépendante, trois fois, chez les eulipotyphles. Chez les musaraignes, les dents rainurées ne sont pas associées à la présence de venin, et seul la solénodonte comporte à la fois des dents cannelées et de la salive venimeuse. Compte tenu de ces données, les inférences récentes de capacités venimeuses chez des eulipotyphles éteints sur la base de la présence de dents cannelées ne sont pas justifiées.
Évolution, Eulipotyphles, Phylogénie, Musaraigne, Venin