La présence d’un organe respiratoire aérien chez les Placodermes est mentionnée dans nombre d’ouvrages généraux sur l’histoire de la respiration chez les vertébrés. La source de cette question se trouve dans un article de 1941, consacré à l’interprétation du remplissage sédimentaire de la carapace de l’antiarche Bothriolepis canadensis de la formation d’Escuminac. La révision de ce matériel montre que, s’il est possible d’interpréter certains remplissages comme une substitution possible des organes viscéraux digestifs, rien n’indique la présence d’organes pouvant représenter des poumons. L’interprétation proposée à l’époque reposait principalement sur un mode de vie présupposé de l’animal dans un environnement d’eau douce de plaine alluviale. Des études récentes de l’environnement de la formation d’Escuminac concluent à un milieu marin côtier. De plus, le genre Bothriolepis a une distribution mondiale, notamment dans de nombreux environnements marins francs. Morphologiquement non vérifiable, la présence de poumons chez Bothriolepis n’est soutenable, ni phylogénétiquement, ni biologiquement.
Bothriolepis , Taphonomie, Paléoanatomie, Poumons, Placodermi, Dévonien