Les Glyptosaurinae, un clade fossile de lézards anguidés, ont des ostéodermes robustes, pourvus d’une ornementation granulaire composée de tubercules. La présente étude décrit les caractères structuraux et histologiques des ostéodermes, dans le but d’interpréter leur mode de développement et de compléter l’information relative au degré d’homologie des éléments du squelette dermique chez les vertébrés. Les ostéodermes des glyptosaures ont une architecture en diploé et montrent une structure complexe, incluant quatre types de tissus : de l’os à fibres enchevêtrées au centre, une épaisse couche basale d’os lamellaire, une formation périphérique aux caractéristiques histologiques intermédiaires entre ces deux types tissulaires et très richement pourvue de longues fibres de Sharpey, et une couche superficielle composée d’un tissu totalement monoréfringent, acellulaire et fortement minéralisé. Ce tissu est différent de l’os et comparable, à de nombreux égards, aux tissus hyperminéralisés tels que la ganoïne, les émailloïdes et l’émail. Nous avons nommé ce tissu ostéodermine. La formation et la croissance des ostéodermes des glyptosaures impliquaient tout d’abord un processus métaplasique, aux stades précoces du développement, suivi d’une croissance appositionnelle liée à l’activité d’ostéoblastes. Il est probable que la couche superficielle, bien développée au niveau des tubercules, résultait d’une contribution de l’épiderme et du derme, conclusion qui s’accorde avec les hypothèses émises précédemment à propos du rôle des interactions épidermo-dermiques dans la formation des ostéodermes chez les squamates.
Squamates, Ostéodermes, Métaplasie, Os, Tissu hyperminéralisé, Histologie, Microscope électronique à balayage (MEB)