Cet article met en avant l’intérêt de l’outil Elisa (acronyme de Enzyme Linked ImmunoSorbent Assay) pour l’archéozoologie, en particulier pour la détermination taxinomique des restes de faune fortement dégradés. Il est appliqué au site archéologique de Molitorov (République tchèque), occupé au cours de la période néolithique (approximativement, 5500–4500 avant notre ère). Les conditions physiques, chimiques et biologiques défavorables du milieu d’enfouissement sont à l’origine de l’aspect friable des restes osseux mis au jour sur ce site. Dans le cadre d’une analyse archéozoologique classique, cette forte dégradation a pour conséquence un taux de détermination très faible (28 % des restes), diminuant ainsi la fiabilité des interprétations formulées sur les pratiques d’élevage néolithiques. Le test immunologique Elisa, qui est destiné à détecter ou à doser une protéine dans un liquide biologique, nous a permis de déterminer à l’espèce des fragments osseux de façon plus simple et moins onéreuse qu’avec la méthode de spectrométrie de masse, utilisée de façon standard pour l’identification des protéines anciennes. Cette dernière ne se prête, en effet, pas à la mise en place d’un dispositif de détermination systématique des restes de faune. Par le passé, des tentatives pour améliorer le taux de détermination à l’aide d’une protéine radio-immunologique (pRIA technique) avaient fourni de bons résultats. Toutefois, des résultats similaires peuvent être obtenus par le biais des kits Elisa, disponibles dans le commerce et plus simples d’utilisation, qui ont été conçus à l’origine pour les contrôles dans l’industrie alimentaire.
Elisa, Protéine, Néolithique, Archéozoologie, Animal domestique