Après la mise en évidence et la datation, par les Foraminifères planctoniques, de brèches marines post-métamorphes, d'âge Danien supérieur–Sélandien inférieur, associées à des hémipélagites et discordantes sur l'axe tectorogénique crétacé des Pyrénées, du Roussillon à la Bigorre, une incertitude subsistait sur le prolongement vers l'ouest du « sillon » bréchique paléocène jusqu'aux Pyrénées occidentales, notamment dans la zone des Chaı̂nons béarnais. Cette dernière zone, qui appartenait à la paléomarge nord-ibérique pendant le Crétacé inférieur, était jusqu'alors considérée par certains comme le siège d'une importante halocinèse générant, à l'Aptien/?Albien, au droit de diapirs préalablement dissous, des effondrements de la couverture carbonatée jurassique/éocrétacée, caractérisée par d'importantes accumulations de brèches de collapse . En fait, nous avons partout identifié des microfaunes planctoniques paléocènes dans la matrice de ces brèches (et dans les hémipélagites qui leur sont associées), notamment dans celles tenues, jusqu'à présent, comme des modèles de brèches prétendues « diapiriques » : Etchebar, Lauriolle, Layens et Bosmendiette/Beloscare. Déposées dans des canyons sous-marins intra- « sillon », après karstification et érosion de paléoreliefs issus de compressions fini-crétacées, ces brèches marines paléocènes ne peuvent donc être les témoins d'un diapirisme d'âge Crétacé inférieur sur la paléomarge nord-ibérique.
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