Les concentrations de nombreux éléments (Al, As, Cd, Cr, Cu, Hg, Mn, Ni, Pb, V, Zn) ont été mesurées par ICP-MS et AAS dans deux mousses (Hypnum cupressiforme et Scleropodium cespitans) de localités différentes sur le Mont Etna et les Monts Iblei, afin d'évaluer les niveaux d'accumulation de ces métaux en relation avec les perturbations anthropiques et les éruptions volcaniques. S. cespitans a été utilisée afin de confronter sa capacité de bioaccumulation avec H. cupressiforme qui est une espèce très utilisée en Europe pour le suivi des métaux lourds. Les concentrations des éléments ont été aussi déterminées dans des échantillons du sol des mêmes sites afin d'évaluer le rôle de la composition du sol comme source potentielle des métaux adsorbés par les mousses. Des différences significatives dans les concentrations des métaux lourds dans les deux espèces ont été trouvées dans tous les sites. Les niveaux de tous les éléments analysés sauf Cr, trouvés dans les échantillons de mousses provenant des sites considérés non contaminés, ont été toujours plus bas que ceux des sites influencés par les sources anthropiques. La concentration des métaux lourds dans chaque mousse a démontrée être aussi influencée par le types de source anthropique. Une relation linéaire entre les deux mousses et le sol a été trouvée pour les éléments : As, Cu, Hg, Mn et Zn. Ce résultat peut indiquer l'influence de la resuspension des particules de sol sur la concentration de ces éléments dans les mousses. Hypnum cupressiforme et Scleropodium cespitans ont montré un comportement similaire comme biomoniteurs de métaux lourds car aucune différence statistique a été trouvée pour les concentrations de métaux lourds des deux mousses et aucune interaction site*mousse a été relevée. Cependant, S. cespitans a montré une influence du sol plus modeste que H. cupressiforme pour ce qui concerne As, Cu, Hg, Mn et Zn. Cette étude a confirmé les recherches précédentes qui avaient mis en évidence l'utilité des mousses comme biomoniteurs de métaux lourds et souligné l'usage potentiel d'une autre espèce de mousse, S. cespitans.