Dans cet article sont examinés les traces, invisibles à l'archéologue, des rites qui incluent un sacrifice animal comme celui pratiqué par les lban de Bornéo. La première partie est consacrée à un examen du sens général des rites concernant l'animal dans la religion des Iban. Il est montré que les animaux jouent un rôle important comme intermédiaires entre les dieux et les hommes ; les animaux sauvages, en particulier les oiseaux et les reptiles, comme messagers des dieux, et les animaux domestiques, porcs et coqs, comme sujets de sacrifices et comme moyens de communication des hommes vers le monde des esprits. Dans un deuxième temps on examine les conséquences archéologiques. Les hommes contactent les dieux lors des combats de coqs et lors de la consommation de nourritures sacrées et de viande sacrifiée; cependant il est montré que ces activités rituelles concernant les animaux ne laissent pas de traces archéologiques. Les restes de ces activités ne peuvent être distingués de ceux relevant de la consommation quotidienne. Enfin, le troisième aspect évoqué concerne le contexte dans lequel ces activités rituelles se déroulent. La plupart ont lieu dans l'espace domestique. Les vies des dieux, des hommes et des animaux sont étroitement liées, et les établissements domestiques sont les foyers de presque toutes les grandes cérémonies.