Les historiens de la pensée interprètent souvent les discours antiques, y compris dans le domaine naturaliste, comme déterminés par des postures idéologiques. En réaction contre ce parti pris intellectuel, nous pensons utile de faire le pari de l’expérience et d’envisager l’histoire naturelle antique comme une tradition majoritairement fondée sur des données d’expérience et une observation cumulée. Pour mettre à l’épreuve cette approche, qui suppose une autre genèse des savoirs naturalistes, nous examinons le dossier des descriptions des comportements de deux groupes d’oiseaux (les hirondelles et les perdrix) proposées par Aristote principalement dans les livres VIII et IX de l’Histoire des Animaux. La confrontation des descriptions aristotéliciennes avec les études contemporaines, permet de mesurer la pertinence des données, et également de discuter de l’existence éventuelle des biais d’observations liés à l’une ou l’autre époque. Nous tentons enfin de reconstituer les protocoles possibles mis en œuvre par les observateurs ou Aristote lui-même pour l’obtention de ces observations.
Soins aux jeunes, perdrix, hirondelle, protocoles d’observation, époque contemporaine.