Vingt-cinq images rupestres préhistoriques originales provenant du Sahara en Libye, au Niger, en Mauritanie et en Algérie sont présentées, illustrant de manière évidente ou probable des gazelles dama (Mammalia, Bovidae : Nanger dama (Pallas, 1766)). Une étude de la littérature sur les gazelles dans l’art rupestre nord-africain sert à interpréter ces nouveaux exemples. Des procédés stylistiques récurrents d’antilopes gravées dans les surfaces rocheuses sont déduits. Les images rupestres étendent l’aire de répartition préhistorique connue de la gazelle dama au Fezzan (sud-ouest de la Libye), au désert occidental d’Égypte et à la région du triangle frontalier Égypte/Soudan/Libye. Certaines peintures rupestres révèlent l’identité de la sous-espèce des gazelles dama, confirmant la gazelle addra à cou rouge (N. d. ruficollis (Hamilton Smith, 1827)) pour le sud-ouest de l’Égypte. Une longue tache brune sur la selle dorsale, combinée à de vastes zones blanches dans la peau de la tête, propose probablement N. d. dama (Pallas, 1766) pour les populations jusqu’ici indéterminées du point de vue taxonomique dans le centre-est de l’Algérie, éteintes avant que les taxonomistes ne puissent les étudier. Notre étude suggère que les conjectures publiées de gérénuks (Litocranius walleri (Brooke, 1878)) ou de dibatags (Ammordorcas clarkei (Thomas, 1891)) représentés sur des images rupestres sahariennes ou dans l’art égyptien pharaonique font parfois référence, pour autant qu’elles soient interprétables, à des gazelles dama mal identifiées.
Gravures rupestres, peintures rupestres, Antilopinae, idéographie animale, préhistoire nord-africaine.