La découverte des os d’un coq adulte parmi les restes de faune mis à jour lors des récentes fouilles de l’âge du fer sur le site d’Arslantepe (sud-est de laTurquie) est particulièrement intéressante. Le coq sauvage rouge, Gallus gallus (Linnaeus, 1758), n’est pas autochtone de l’Anatolie ; l’espèce est originaire et a été domestiquée en Asie du Sud-Est, n’atteignant la région mésopotamienne qu’au début du troisième millénaire avant J.-C. Les preuves de la présence de poules domestiques tout au long de l’âge du bronze et jusqu’au début de l’âge du fer restent sporadiques. Toutefois, à partir de la deuxième moitié du deuxième millénaire avant J.-C., les trouvailles deviennent plus concordantes, ce qui nous permet de retracer sa propagation et son évolution. La découverte du premier coq à Arslantepe, dans un niveau du tout début du premier millénaire avant J.-C., s’inscrit dans le développement général de cette espèce au Proche-Orient et de là, au cours de l’âge du fer avancé, vers la Méditerranée et l’Ouest. L’article vise à intégrer cette découverte dans ses contextes géographique, culturel, chronologique et zoologique. En outre, la discussion est élargie dans le cadre du scénario complexe du développement des sociétés syro-anatoliennes de l’âge du fer. Nous avançons que la rareté des restes de poule jusqu’au début du premier millénaire avant J.-C. pourrait être liée, non seulement aux conditions taphonomiques, mais aussi au fait que l’espèce était une rareté exotique, avec peut-être une dimension symbolique.
Hittite, Proche-Orient, poule domestique