La Mésopotamie a livré, durant près de trois millénaires, une abondante documentation textuelle consignée sur tablettes d’argile. Ce corpus témoigne, avec d’autres supports notamment iconographiques, du grand intérêt porté au monde animal et à sa conceptualisation. Les listes lexicales recopiées, augmentées et réaménagées au fil des siècles, mais aussi les sources savantes, documentent l’évolution des classements animaliers, ainsi que les conceptions symboliques attachées à certaines espèces. La majorité des travaux sur la faune mésopotamienne retiennent de ce riche corpus l’emblématique série Ur5-ra = ḫubullu composée de 24 tablettes dans sa version canonique. Trois de ses tablettes sont entièrement consacrées à la faune et ont souvent servi de référence aux études aspirant à appréhender de manière synthétique les connaissances zoologiques mésopotamiennes. Toutefois, un spectre documentaire élargi aux textes dans lesquels des classements animaliers peuvent apparaître parfois plus indirectement est aussi propre à nous renseigner sur la catégorisation des espèces animales au Proche-Orient ancien. Ainsi, par l’examen comparatif de sources de différentes natures datées du Ier millénaire av. J.-C., cet article propose une réflexion sur les principes de classement du monde animal en Mésopotamie.
Mésopotamie, animal, taxinomie, classement, textes lexicaux.