Le duc Jean de Berry, fils, frère et oncle de roi, est particulièrement connu pour son action en tant que mécène et bâtisseur. À cette passion pour les arts, le duc associait, comme nombre de ses contemporains, un attrait particulier pour les animaux, notamment exotiques, dont il enrichissait sa ménagerie. Certains hôtes de cette dernière nous sont connus par les textes : biche, ours, cygnes, autruche et même dromadaire, ainsi qu’un grand nombre d’oiseaux chanteurs. Parmi la gent ailée, la perruche n’est mentionnée qu’indirectement, au travers de la mention, dans les inventaires du duc, d’une « caige d’un papegal ». Cependant, l’oiseau apparaît à plusieurs reprises dans les manuscrits commandés par le duc, notamment dans celui des Grandes Heures (Jacquemart de Hesdin et al. 1409) où il porte, par deux fois, une livrée jaune. Nous proposons de voir dans cette particularité, non pas une fantaisie de l’enlumineur, mais la preuve de la possession par le duc d’une perruche à collier (Psittacula krameri Scopoli, 1769) porteuse de la mutation lutino.
Moyen Âge, perruche à collier, mutation lutino, enluminure, duc de Berry.