La catégorie de l’espèce animale est classiquement employée par l’archéologie du Paléolithique pour étudier les relations entre humains et animaux, tant dans l’analyse des restes osseux animaux que dans celle des figurations d’animaux. Un examen des vestiges issus du Magdalénien moyen offre toutefois des perspectives complémentaires à une telle classification. Une volonté mimétique importante s’observe dans la figuration des animaux. Dans l’art pariétal, dans l’ornementation des outils et dans la production d’objets de parure corporelle, si certains détails s’attachent à l’identification d’espèces animales, d’autres fournissent une grande précision, donnant souvent à voir des individus animaux dont il est possible de reconnaître l’âge, le sexe, l’attitude ou la morphologie particulière. Par ailleurs, les pratiques de boucherie du Magdalénien moyen montrent une désarticulation très minutieuse des animaux chassés qui pourrait marquer une ritualisation caractéristique d’un respect porté à l’animal qui est manipulé. Une surreprésentation de crânes d’animaux et d’humains est observable dans les sites du Magdalénien moyen et suggère une attraction des populations pour ce type d’élément squelettique. La tête, emblématique de l’identité individuelle, fait également l’objet d’un investissement particulier dans la figuration, conduisant à considérer des portraits d’humains et d’animaux. Enfin, de nombreux dispositifs pragmatiques de mise en relation entre des individus humains et animaux semblent confirmer l’importance de cette catégorie de l’individu. Ainsi, bien que la notion d’espèce animale soit un support de classification d’une importance indéniable pour le Magdalénien moyen, la manière d’appréhender les animaux dans ce contexte semble parfois emprunter la voie de l’individualisation.
Individus, animaux, Paléolithique, Magdalénien moyen, figuration, archéozoologie.