Cet article traite de l’existence dans la littérature irlandaise, et dans une moindre mesure dans la littérature du Pays de Galles, de deux développements parallèles dans l’utilisation des références aux poissons et aux animaux aquatiques et marins. Le premier est l’utilisation de la symbolique, souvent analysée comme le résultat d’une évolution d’un récit mythologique, comme dans la légende galloise de Taliesin. Le deuxième, bien moins étudié, est l’utilisation descriptive liée à une expérience directe, ou aux attitudes sociales et culturelles, face à la pêche dans ces pays au Moyen Âge, comme par exemple dans la poésie irlandaise de la collection Agallamh na Senórach, « La conversation des anciens ». Le but de cet article est de montrer que la symbolique (ou le mythologique) n’est qu’un aspect de la représentation de la nature dans la littérature irlandaise et la littérature galloise. Il sera montré, par une comparaison entre la Navigatio sancti Brendani, un texte latin de composition irlandaise, et le Voyage de Saint Brendan, son adaptation anglo-normande, que l’on observe une augmentation significative des éléments réalistes de la description des poissons et des êtres marins dans les textes dont le lectorat avait une connaissance directe de la mer et de la pêche.
Littérature celtique, saumon, pêche, monstres marins, représentations fictives de poissons.