Les données anciennes suggèrent que la loutre (Lutra lutra Linnaeus, 1758) était autrefois une espèce très largement répandue en Belgique. La chasse qui lui a été faite, favorisée par un système de primes, a largement participé au déclin de l’espèce. Les tableaux des statistiques de chasse, publiés dans les anciennes revues de pêche, montrent l’importance des prélèvements au sein des populations alors en place. Ces anciens témoignages montrent également la dureté avec laquelle cette espèce a été combattue à la fin du 19e siècle et les moyens mis en œuvre pour y parvenir. Dans le cadre d’une politique de repeuplement des cours d’eau, la loutre, considérée alors comme un véritable fléau nuisant à la ressource piscicole, a été pourchassée à travers tout le pays. À ce premier facteur de raréfaction de l’espèce, il faut en ajouter un second lié plus particulièrement à la pollution des cours d’eau. En effet, au cours de cette même période, le développement de nombreuses industries, principalement installées le long des cours d’eau, a fait disparaître une part importante de l’habitat et des ressources alimentaires nécessaires à l’espèce. À l’heure actuelle, on considère la loutre comme quasiment éteinte sur tout le territoire et bien que quelques individus soient régulièrement signalés, les conditions permettant le retour de cette espèce dans les rivières belges ne sont pas encore tout à fait réunies.