Entre le coq gaulois, symbole de la France moderne et contemporaine, et le coq des Gaulois, élevé il y a plus de deux millénaires, la différence est grande et pas seulement du point de vue temporel. En effet, l’imagerie du coq gaulois est liée à une homonymie latine que le Moyen Âge a fortement utilisée d’abord pour ridiculiser la France, avant que les Français eux-mêmes ne le reprennent à leur compte en tant que symbole national. En ce qui les concerne, la poule et le coq (Gallus gallus (Linnaeus, 1758)), originaires du sud-est asiatique, ne semblent arriver en Gaule qu’aux alentours du VIe siècle av. J.-C., après être passés par la Grèce et l’Italie. Le coq est donc bien le moins gaulois des oiseaux, d’autant plus si l’on considère le fait que les auteurs antiques n’accordent aucune importance aux coqs des Gaulois. Par ailleurs, avant la conquête romaine, l’espèce n’est jamais utilisée comme un symbole animalier en Gaule et ses restes archéologiques demeurent longtemps assez mal représentés dans le cortège faunique des sites gaulois. Toutefois, elle semble faire l’objet de quelques traitements particuliers qui prouvent sa forte implantation dans l’élevage gaulois et la vision que les populations avaient d’elle : animal à la chair convoitée, offrande pour les dieux ou pour les morts, voire, dans les premiers temps de son introduction, cadeau diplomatique et oiseau d’ornement.
Âges du Fer, Gaule, poule, archéozoologie, littératures antiques