L’archéozoologie du nord de la Mésoamérique s’est souvent restreinte aux sites archéologiques principaux et il existe très peu de synthèses régionales. En se basant sur l’analyse inédite des os animaux issus de dix assemblages archéologiques et leur confrontation aux sources iconographiques, historiques et ethnohistoriques, cet article vise à proposer une synthèse sur l’exploitation des animaux dans le centre du Mexique, du Classique à la Conquête espagnole. Si les sites analysés sont implantés dans un même environnement, ils se rapportent à deux régions culturelles : le Centre du Mexique et l’Occident du Mexique. La méthodologie mise en place pour comparer les résultats des différents assemblages est adaptée à un corpus particulièrement hétérogène et à des échantillons de petite taille. L’identification de 35 taxons différents montre l’utilisation d’un spectre de faune réduit et relativement homogène. Des variations sont cependant observées quant à leurs proportions dans chacun des sites. Deux animaux domestiques seulement ont été reconnus, le chien (Canis familiaris Linnaeus, 1758) et le dindon (Meleagris gallopavo Linnaeus, 1758), mais aucune des sociétés étudiées ne s’est spécialisée dans l’élevage de ces espèces. Les cas de la chasse ou du garden-hunting ainsi que l’exploitation des milieux aquatiques sont ensuite abordés. Enfin, on présente quelques hypothèses sur la manière d’utiliser ces animaux parmi les populations du nord de la Mésoamérique. Bien qu’un plus grand nombre de sites doivent encore être étudiés afin de préciser la portée de nos interprétations, cet article constitue un premier essai de synthèse sur le centre du Mexique.
Archéozoologie, économies de subsistance, Mésoamérique, chasse, élevage, axe volcanique transmexicain