Sept siècles avant la découverte des zèbres africains par les Européens, les noms « zebro » et « zèbre » ont été donnés à un équidé énigmatique largement documenté dans la péninsule Ibérique au Moyen Âge. Environ 150 toponymes découlant des mots « zebro/a » ont été enregistrés dans la péninsule Ibérique à partir du IXe siècle de notre ère. De même, 65 « Forais » au Portugal et six « Fueros » en l’Espagne (comprendre : lois urbaines) mentionnent ces animaux sous le nom d’« onagres » ou de « zebros » (étymologies latine et romane, respectivement) au cours des XIIe et XIIIe siècles. Cependant, la nature biologique précise de l’animal reste incertaine, même aujourd’hui. Quatre hypothèses ont été avancées pour expliquer le statut taxonomique du « zebro » : 1) Equus hydruntinus, l’hydrontin, un onagre éteint ; 2) l’ancêtre de la race de cheval Sorraia ; 3) espèce d’onagre moderne introduite par les musulmans ; et 4) équidé domestique errant, âne ou cheval. Cet article aborde la question à partir des données historiques et de nomenclature de cet animal et les confronte brièvement avec celles de la génétique et de l’archéozoologie.
Equus hydruntinus, chevaux sauvages européens, équidés marrons, « zebro » ibérique, onagre