
Depuis longtemps, dans l’ancien monde jusqu’à nos jours, l’astragale a revêtu un rôle particulier avec une double fonction : sacrée dans la pratique des consultations oraculaires et profane dans le jeu des jeunes et des adultes. Les astragales utilisés à cette fin peuvent appartenir à différentes espèces animales. S’ils proviennent de moutons (Ovis aries), de chèvres (Capra hircus) ou de cochons (Sus domesticus), les dimensions modestes de ces éléments permettent facilement la manipulation de pièces multiples. Des ensembles d’astragales, parfois modifiés, ont été retrouvés dans plusieurs sites de la péninsule italique. Les ensembles les plus nombreux proviennent de contextes funéraires et religieux. Une des découvertes les plus remarquables est celle de la nécropole hellénistique de Locri Epizefiri, dans laquelle sont documentées plusieurs tombes avec des ensembles d’astragales de plus de 1000 exemplaires. Des découvertes-récentes sont également attestées à l’intérieur de la nécropole de Le Grotte à Populonia (IV-III a.C.) et, dans les Abruzzes, dans celle de Poggio Picenze (III-II a.C.). Une analyse détaillée des échantillons cités, en relation avec une riche base documentaire de comparaison, permet de clarifier différents aspects liés à l’emploi de cet os, comme le choix de l’espèce animale, les différents types de modifications, les modalités et le sens des dépositions.
Astragales, offrandes funéraires, Âge du fer, période romaine, Italie