
On sait que les Inuits modernes de la région du bassin de Foxe dépendaient, et continuent de dépendre, principalement des morses. Cependant, notre connaissance de l'utilisation du morse par les Inuits thuléens est limitée. Nous présentons dans cet article de nouvelles données indiquant que le morse était exploité de manière intensive chez les Inuits thuléens à NeHd-1 (Sanirajak), un site hivernal dans la région du bassin de Foxe. Les restes de faune de six grands dépotoirs distincts, chacun étant associé à une maison semi-souterraine d'hiver, ont été étudiés. Le morse représente près de la moitié de l'échantillon total des spécimens identifiés. Aucun autre assemblage faunique de l'Arctique canadien n’a produit une proportion de morse aussi élevée. Nous suggérons qu’une prédisposition à organiser une chasse de groupe à la baleine boréale et au morse aurait rendu possible la chasse au morse durant toute l’année, activité principalement centrée sur l’acquisition et le commerce éventuel de quantités importantes et fiables de viande, de graisse, de peaux et d’ivoire. Un examen des fréquences de représentation des restes de morse dans le site de NeHd-1 indique le besoin d'un indice d'utilité de la viande (MUI) spécifique au morse, et un indice d'utilité de la viande modifiés (MMUI) qui prend en compte l’attrait de l'ivoire.
Arctique, Nunavut, bassin de Foxe, Inuits thuléens et modernes, chasseurs-cueilleurs, morses, archéozoologie.