Le Nord-Est indien est cité dans les textes de l’époque ancienne comme étant une région où l’on trouve des éléphants sauvages en abondance. Ce lieu a donné naissance à de longues traditions relatives à la capture et à la domestication de l’animal. Le milieu naturel du Nord-Est constitue, il est vrai, un formidable habitat pour les éléphants. La région demeure l’un des derniers bastions de l’éléphant d’Asie (Elephas maximus) dans le monde. Les Ahoms, d’où vient le nom de l’actuel état d’Assam, sont des conquérants Shans, originaires de haute Birmanie, ayant migré dans le Nord-Est indien au début du XIIIe siècle. Leur territoire s’est progressivement étendu à l’ensemble de la plaine alluviale du Brahmapoutre, qu’ils ont dominé jusqu’à l’arrivée des Anglais (au début du XIXe siècle). Au cours de ces six siècles de présence, les Ahoms ont su tirer partie des richesses naturelles du royaume, en particulier des éléphants. À cette époque, ces animaux bénéficiaient d’un système de contrôle et de gestion élaboré et organisé au plus haut niveau de la monarchie. Cet article a pour intention d’en présenter les principaux aspects (classification, méthodes de capture, dressage, emploi, etc.) à partir des sources locales disponibles, en particulier l’Hastividyarnava, le traité de référence en matière de domestication des éléphants à l’époque ahom.
Ahom, éléphant, domestication, système domesticateur, Assam (Nord-Est indien).