Sous les climats tempérés, l'activité sexuelle des ovins est synchronisée par la photopériode. Quant aux bovins, s'ils ne connaissent pas de période d'infertilité, leur stratégie de reproduction est cependant liée à la disponibilité saisonnière des ressources alimentaires. L'éleveur n'a qu'une certaine marge de manoeuvre pour moduler ce système. Il est possible de restreindre la période des naissances en contrôlant physiquement les animaux. Chez les ovins, l'extension de la période des naissances en dehors de celle définie par la photopériode requiert aujourd'hui la mise en oeuvre de traitements hormonaux et lumineux artificiels. Chez les bovins, elle requiert le maintien d'une alimentation à volonté toute l'année. Ceci suggère que les contraintes physiologiques et environnementales ont pu être très fortes sur la gestion de la reproduction dans les élevages ovins et bovins primitifs. Selon toute probabilité, la reproduction des ovins et des bovins était saisonnée, mais il reste à définir plus précisément dans quelle mesure la saison des naissances était restreinte dans le temps. Par des analyses isotopiques dans l'émail dentaire (δ18O), nous avons examiné la saisonnalité des naissances des bovins et des ovins sur les sites néolithiques d'Europe nord-occidentale de Knap of Howar (~3600 BC), Holm of Papa Westray (début du 3e millénaire BC) et Er Yoh (seconde moitié du 4e millénaire BC). Les résultats suggèrent une saison des naissances plus restreinte, pour les bovins comme pour les ovins, à Knap of Howar que ce qui est observé plus tard à Holm of Papa Westray et à Er Yoh. Il n'est pas encore possible, cependant, de distinguer entre les facteurs climatiques, biologiques et culturels responsables de cette différence. Ces premières observations devront être réévaluées après élargissement du corpus de données.
Saisonnalité des naissances, ovins, bovins, Néolithique, Europe nord occidentale, rapports isotopiques de l'oxygène, émail dentaire.