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Cervidés et serpents dans la mythologie funéraire du mégalithisme ibérique

Primitiva BUENO RAMIREZ & Rodrigo de BALBÍN BEHRMANN

fr Anthropozoologica 41 (2) - Pages 85-102

Publié le 31 décembre 2006

Cet article est tiré de la thématique Animaux peints et gravés : de la forme au signe. Le bestiaire dans les expressions graphiques post-paléolithiques en Méditerranée occidentale

Le programme de recherches sur l'art mégalithique ibérique développé depuis la fin des années quatre-vingt nous permet d'appréhender un large champ d'interrogations, depuis les méthodes employées pour la documentation jusqu'à l'analyse thématique et technique. Ses résultats sont applicables à l'art schématique ibérique dans son ensemble car les graphies recensées sur les mégalithes présentent un lien étroit avec les peintures et les gravures à l'air libre contemporaines. Les décorations mégalithiques constituent une spécialisation funéraire de l'art schématique. Le rôle des figures anthropomorphes dans les ensembles funéraires est très net. Nous observons des peintures et des gravures sur les orthostates et des manifestations mobilières ou sculptées en des espaces très significatifs des zones sépulcrales. Dans la plupart des cas, les anthropomorphes ne sont pas seuls. Ils apparaissent associés à d'autres thèmes. Les figures animales notamment ont un rôle d'accompagnement des figures humaines dans l'art mégalithique ibérique. Une première analyse de la diversité et de la quantité de ces figures animales indique une claire sélection de ces thèmes. Si nous comparons les animaux figurés dans l'art schématique et dans l'art mégalithique, leur nombre est sensiblement moindre dans le contexte de l'art funéraire qui, de plus, se concentre sur deux espèces : les cervidés et les serpents. Ces espèces n'apparaissent donc jamais seules mais dans des scènes où elles sont nettement protagonistes des individus humains. Les cervidés sont récurrents dans les scènes de chasse : au côté des hommes et des soleils, ils renvoient à une image mythique de la « chasse des ancêtres », de plus en plus largement documentée dans l'art mégalithique ibérique. En revanche, les serpents ne semblent pas intégrés à des scènes concrètes : représentés auprès des individus, ils leur confèrent peut-être un pouvoir spécial. À cet égard, le cas de la stèle de Navalcán est très explicite.


Mots-clés :

Art mégalithique, Péninsule ibérique, Néolithique, Chalcolithique, représentations anthropomorphes, cervidés, serpents.

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