À travers l'évocation du mythe de Diane et Actéon (Mét. 2, 4), de la fin du brigand Thrasyléon déguisé en ours (Mét. 4, 14, 4-4, 21), et de la chasse tragique de Tlépolème (Mét. 8, 1-14), il apparaît qu'Apulée, au lieu de présenter la chasse comme une pratique codifiée, où les dieux, les hommes et le gibier ont des fonctions bien définies, s'ingénie au contraire à brouiller et à déplacer les rôles de tous les acteurs de la chasse. Le roman met en scène une tension entre une chasse au chevreuil, inoffensive et dénaturée, et une chasse virile au sanglier, incarnation même de la sauvagerie. Rencontres avec le monde sauvage, les scènes de chasse montrent que les frontières entre l'homme et l'animal sont réversibles. Au service du désir sous toutes ses formes, la chasse devient un dispositif accessoire permettant le dénouement du motif épique. Les chasses des Métamorphoses sont des chasses milésiennes, qui enseignent qu'on n'approche pas la sauvagerie sans dommage pour sa propre identité.
Chasse, sauvagerie, Actéon, épopée.