Deux catégories d'animaux sont étudiées dans les épopées de Lucain, Stace et Silius, catégories définies selon leur fonction stylistique et dramatique. Soit ils définissent la matière des comparaisons, essentiellement dans les aristies guerrières et sportives, soit ils interviennent dans le cours de l'action dramatique, qu'il s'agisse de l'action principale ou secondaire, avec des échos multiples, prémonitoires ou symboliques. L'exemple du serpent, au symbolisme ambivalent, permet de bien mettre en évidence cette fonction, en se faisant fil de l'action dramatique dont il scande le développement et les étapes. Les deux types d'occurrences touchent à une expérience des limites, et à la recherche d'une vérité au-delà des apparences immédiates. Vérité et limites humaines et philosophiques, naissant de la confrontation des univers, dans des actions épiques où l'humanité est menacée dans sa définition même. Vérité aussi d'un projet poétique et idéologique qui dans le cas de Silius se situe aux limites du mythe et de l'histoire. Les animaux permettent, souvent de façon allusive, à l'action de se mettre en place en s'enrichissant d'implications multiples, littéraires et symboliques, mythologiques et historiques, qui font la complexité du genre épique.
Épopée, serpent, comparaison, Lucain, Stace, Silius Italicus.